Maserati Mistral – voitures de collection à vendre

Histoire et genèse du Maserati Mistral

Le Maserati Mistral voit le jour officiellement au Salon de l’automobile de Turin en 1963, d’abord sous l’appellation 3500 GTI 2Posti. Il incarne dès son lancement une rupture avec les précédents modèles de la marque : il inaugure la tradition de baptiser les modèles Maserati d’après des vents célèbres, le Mistral étant un vent du sud de la France. Conçu sous la direction de Giulio Alfieri pour rivaliser avec des modèles comme la Jaguar E-Type, le Mistral (type AM 109) représente la dernière évolution Maserati à moteur 6 cylindres en ligne, un héritage direct des moteurs de course du 250F ayant remporté huit Grands Prix entre 1954 et 1960. Le design exceptionnel est signé Pietro Frua, la carrosserie étant réalisée en acier embouti sauf les portes et le capot en aluminium, avec une attention extrême à la ligne et aux détails. Entre 1964 et 1970, 951 Mistral sont produits (828 coupés et 123 cabriolets), marquant la fin d'une ère technique chez Maserati.

Évolution du modèle et variants

Le Mistral succède directement à la 3500 GT/GTI et reste le dernier Maserati avec moteur six cylindres en ligne avant que la marque ne passe aux V8 avec la Ghibli dès 1966. D’abord lancé comme coupé strict deux places, une version Spider apparaît en 1965, carrosserie Vignale – son extrême rareté (125 exemplaires au total) la rend aujourd’hui très recherchée. Des évolutions mécaniques jalonnent la production : d’abord proposé avec le 3,5L (235 ch), puis avec un 3,7L (245 ch), la version 4,0L (255 ch) complète la gamme à partir de 1966. Outre ses différentes motorisations, le Mistral se distingue aussi selon les années par quelques raffinements techniques et styles de détails extérieurs.

Points forts et spécificités du Maserati Mistral

Le Mistral se distingue d’abord par sa silhouette signée Frua : capot très long, habitacle reculé, grande lunette arrière et surfaces vitrées généreuses, fastback affirmé sur le coupé, et courbes fluides typiques des années 60. Sa rareté est renforcée par la faible production (environ 950 unités toutes versions confondues). Il offre un châssis tubulaire léger, une mécanique issue de la compétition (six-cylindres double-arbre), et des détails d’artisanat comme l’intérieur en cuir Connolly, le tableau de bord orné d’instruments Jaeger, les inserts de chrome et les moquettes en laine Wilton. La majorité des Mistral sont équipés d’une injection mécanique Lucas, un choix rare à l’époque (certains modèles convertirent plus tard à des carburateurs Weber pour la fiabilité), et d’une boîte manuelle ZF 5 rapports. Les équipements optionnels incluent la climatisation, des vitres électriques et des roues à rayons Borrani chromées.

Données techniques du Maserati Mistral

Séries spéciales et raretés

L’extrême rareté de la version Spider (environ 125 exemplaires, dont certains encore plus rares dotés d’un hardtop d’origine – 11 connus) fait référence chez les collectionneurs. Les versions équipées de l’option hardtop ou de l’équipement d’usine complet, ou encore dotées de la plus grosse motorisation (4.0 L 255 ch), sont particulièrement appréciées et cotées. Les modèles ‘Matching Numbers’ ou avec historique usine sont hautement valorisés dans les ventes spécialisées.

Points faibles et entretien : à quoi faire attention

Certains points sensibles du Mistral requièrent une vigilance particulière : la corrosion est l’ennemi principal, notamment sur les versions à carrosserie aluminium où la contact-corrosion apparaît sur les supports de caisse et les points de fixation, le plancher, longerons et châssis tubulaire. Les pièces de carrosserie ou accessoires d'origine sont difficiles à trouver, nécessitant souvent de coûteuses opérations de refabrication.

Côté moteur, la culasse multicouche fragilise l’étanchéité et l’injection Lucas est connue pour sa complexité et ses défaillances (pénétration d’essence dans l’huile moteur). Beaucoup d’exemplaires ont été convertis vers des carburateurs. Les révisions moteur sont longues et onéreuses, le réglage du jeu aux soupapes doit être fréquent.

La boîte ZF est globalement fiable, mais la synchronisation du 3ème-2ème peut fatiguer et les pièces deviennent rares. Suspension, amortisseurs et direction à billes sont vite sujets à l’usure sans entretien régulier. L’électricité d’époque pose souvent problème (harnais à refaire), tout comme l’intérieur (refection cuir, moquettes, chromes), des opérations coûteuses à anticiper. L’historique d’entretien joue un rôle crucial : les exemplaires ayant souffert d’un entretien négligé révèlent souvent des frais cachés.

Moteur, comportement routier et agrément de conduite

Le Maserati Mistral propose une expérience de conduite fidèle à l’esprit Grand Tourisme italien des années 60, avec une mécanique issue de la compétition. Le six-cylindres double-arbre développe de 235 à 255 ch selon la version, apportant une accélération remarquable pour l’époque, 0 à 100 km/h aux alentours de 7 secondes sur la 4.0 L, pour une vitesse maximale flirtant avec 250 km/h. La répartition des masses, le faible poids et les suspensions traditionnelles en font une auto vive et précise, bien différente des GT contemporaines à moteur avant. - Coupé 3,7L (245 ch) : compromis équilibré entre souplesse, puissance et disponibilité.

• Spider 4,0L (255 ch) : sommet de la rareté et des performances, recherché pour son association de mécanique puissante et carrosserie Vignale.
• Spécimens équipés de l’injection Lucas d’origine (bien réglée) ou en version avec carburateurs Weber pour la robustesse.

Design extérieur, intérieur et accessoires spécifiques

Fruit de Pietro Frua, le Mistral se signale par une carrosserie fastback (coupé) ou découvrable (Spider by Vignale), avec une signature visuelle unique : calandre basse, projecteurs encastrés, surface vitrée étendue et galbes raffinés. Les premières séries sont en aluminium intégral; à partir de 1967, seules les portes et le capot restent en alu.

À bord, tout respire la noblesse : intérieur tendu en cuir Connolly souvent en harmonie avec la teinte extérieure, grande instrumentation Jaeger, volant à trois branches en bois précieux (EFFPI), détails chromés, épais tapis Wilton et finitions personnalisées. Les options comme la climatisation, les lève-vitres électriques ou les roues Borrani témoignent de l’exclusivité du modèle. Les modèles bien documentés présentent parfois une sellerie sur-mesure ou d’anciens accessoires d’époque Mazda – tous points scrutés par les amateurs exigeants.

Informations complémentaires et éléments d’intérêt

La Mistral est l’un des derniers modèles artisanaux Maserati, fabriqué à la main à Modène. Quelques exemplaires furent livrés en conduite à droite pour le Royaume-Uni. Les spécialistes notent l’intérêt spécifique des numéros de châssis matching et de la provenance, qui élèvent substantiellement la valeur à la revente. La communauté de restaurateurs et spécialistes reste restreinte mais passionnée, ce qui sécurise encore l’entretien de ces véhicules sur le long terme.

Résumé

Le Maserati Mistral représente la quintessence des GT italiennes des années 60 : rareté, raffinement artisanal, moteur héritier de la compétition et esthétique signée Frua. Moins produit que ses contemporains de chez Ferrari ou Aston Martin, il se distingue par sa personnalité technique, sa faible diffusion et l’élégance de ses équipements. Il s’adresse à des passionnés exigeants, conscients des enjeux d’entretien spécifiques, attirés par son histoire indissociable de l’âge d’or Maserati et par l’agrément de conduite propre à la tradition Grand Tourisme.